
Wolfgang Voigt sort plein de disques depuis les années 90, sous plein de pseudos différents, et dans plein de genres et de sous-genres, et il arrive le plus souvent à faire des bons morceaux. Son petit frère s'appelle Reinhard Voigt, producteur techno notamment connu sous le nom de Pentax et membre de Forever Sweet. Comme le faisait remarquer quelqu'un sur I Love Music, les deux garçons n'ont aucun air de famille : Wolfgang a le visage en lame de couteau et le regard perçant d'un entrepreneur de la nouvelle économie (une manière de dire gentiment qu'il approche la quarantaine, voire qu'il l'a déjà dépassée, je ne sais pas), tandis que Reinhardt a cet air cool et stone des jeunes beaux gosses d'Europe du Nord, le genre DJ de techno branchée – ce qu'il est justement, ça tombe bien – ou graphiste de catalogues d'art contemporain.
Bref, tout ça pour dire qu'ont été récemment réédités en coffret les albums d'un des plus "célèbres" pseudos de Wolfgang, je veux parler de Gas, un sublime projet de techno organique sous hypnose, fait de samples de musique germanique du XIXème siècle et de climats Fôret Noire iluminés par des éclairs romantiques tout aussi germaniques. Mais comme je sens déjà que certains d'entre vous s'endorment à l'évocation de ces références fort peu fun et on ne peut plus old school, je vais tout d'abord commencer cette mini-rétrospective WV en postant deux tracks réalisés sous un alias nettement moins noble, à savoir celui de Mike Ink. Il s'agit là d'acid house entêtante, avec des sons craquants bien comme il faut, le genre de track à servir sur n'importe quel dancefloor, à la fois dark et distrayant, martial et fantasque, qui résume bien l'état d'esprit de cette jeune et informelle avant-garde allemande (ne me demandez pas trop ce que j'entends par là, j'ai juste essayé de trouver la formule qui fasse le moins nazi possible).
Mike Ink - Dadajack
Mike Ink - A.S.V.
Ces deux tracks sont issus d'un EP sorti en 94 sur le label ancêtre de Kompakt (que Voigt aîné codirige avec Michael Mayer), Profan. Dans le prochain post sur Wolfgang, ce sera encore plus l'éclate, avec des samples des mélancoliques yuppies de Prefab Sprout. Mais ensuite, dans le post d'après, on arrêtera de rigoler, parce qu'il faut devenir adultes maintenant, les mecs.