vendredi 11 janvier 2008

Horns power




J'en parlais au sujet de Break SL et d'Onur Ozer et ça se confirme notamment avec le nouveau Kindisch : les cuivres de synthèse reviennent à fond dans la dance music d'aujourd'hui, c'est super motivant. Comment ne pas être séduit par cette énergie un peu ridicule mais fatale en même temps, ce son poussé jusqu'aux pires extrêmes de l'artifice, qui fait tout le contraire de ce qu'il est censé faire, à savoir reproduire le son réel d'une trompette ou d'un saxo? "Un flashback s'imposait".

Spencer Kincy - At Play


Pour commencer, pour enchaîner avec le special post précédent, ai-je envie de dire, un morceau de Gemini sous son vrai patronyme, sorti sur Cajual en 95, extrait du même maxi (Tangled Thoughts) que Don't Stop. On reconnaît sa patte absurde, ces enchaînements de motifs abusés, cette rythmique un peu rigolarde mais qui tient quand même bien le truc, et puis surtout tous ces détails ayant pour point commun le goût du n'importe quoi, comme cet espèce de break de contrebasse "jazzy" sortie de nulle part à la 4ème minute et donc, aussi, ce lead fake saxo débilos qui s'acharne à bégayer les mêmes notes vides de tout sens.



Massive Sounds – Slackness and Sax

1990. Un bon soufflet, bien deep et bien dark en même temps, vicieux quoi, un track vraiment définitif, incontestable, nécessaire (au sens spinoziste si vous voyez ce que je veux dire). Massive Sounds, c'est Bobby Konders (avec Peter Daou aux claviers, si j'ai bien compris, ça veut dire au saxo bidon en fait), producteur de NYC par ailleurs surtout connu pour son "travail" dans le dancehall. C'est un cas de schizophrénie assez rare pour être signalé, surtout qu'il a fait des tracks house beaucoup plus chaleureux que celui-ci quand il sortait ses disques sur Nu Groove, disques que vous avez peut-être déjà entendus sur l'anthologie faite par Gigolo il y a quelques années, et donc ce morceau est extrait. Une schizophrénie rare, mais pas unique, puisque Rheji Burrell, également une signature Nu Groove, a produit du rap (notamment le classique "Sex  for the Sport" de Channel Live) après avoir fait de la house. Il en fait toujours d'ailleurs. On reviendra bientôt sur lui, ici même. Au dessus, c'est pas la bonne pochette hein, vous aurez compris.



Busta Rhymes/Jay-Z/DMX – Why We Die

Pas vraiment dance music, plutôt army music, belliqueuse musique, produit non par Swizz Beatz mais par P. Killer Trackz, qui faisait lui aussi des sons pour les Ruff Ryders à l'époque 2000, d'où la ressemblance. Orgie de cuivres en plastique, ambiance clavier portatif à vent, comment ça s'appelle ces trucs? Mon collègue Auguste Paul me dit "mélodica", c'est ça je crois.

Et c'est aussi ce qu'on entend sur Slackness and Sax, Daou joue donc bel et bien de ça, incroyable. Quelle ambiance zicos ça devait être en studio! La sévère rigolade, l'ingé son s'appelait Lenny, il adorait déconner, mettre une fausse moustache, tout ça quoi. Bref, c'est une merveilleuse chanson, et puis niveau incohérence de la "musicalité", ça tient grave la route face à Gemini. Oui, là, je parle un peu de deux morceaux à la fois, et ce, non sans une certaine habileté.

3 commentaires:

Frelon a dit…

ah ouai tu connais swizz beatz étienne?

☁‿☁ a dit…

AHAH VIRTUAL TRUMPET AHAHAH putain parfait.

Hormis cette franche rigolade, on réclame des libellés dignes de ce nom.

Anonyme a dit…

ça y est 2008, c'est la bonne !
l'année où WRCP décole

en plus, y a Telefuss qui te fait grave de pub ...