Si on me demandait de définir mon micro-genre de musique favori, je répondrais sans doute le garage acid, ou disons ces morceaux vocaux accompagnés de Roland TB303. Un des exemples les plus fameux a vu le jour fin 2006, il s'agissait de "The Sun Can't Compare" méga-tube du global clubbing signé Larry Heard avec Mr White au chant. Un tube universel sobre, hypnotique, vicieux, avec des charleys et des claps complètement indécents. Tel Saint-Sébastien, Mr White y semblait transpercé par les flèches, des fléchettes acid, dans son cas, et n'avait même pas le force de dire qu'il souffrait : seule cette voix fluette et blessée sortait de sa bouche.
Dans cette même veine, je vous propose un morceau sur le SIDA (rires). Plus concrètement, il s'agit d'une chanson sur les séropositifs qui contaminent sciemment leurs partenaires. Ça arrive, c'est la vie, ou plutôt c'est la mort, mais en tous cas voici un track oppressant, qui plaque son groove avec morgue, sans que rien ne puisse l'arrêter. Le mal est fait, on ne peut pas arranger ça. Et parfois c'est sain de le dire, ça fait presque du bien. Et puis ça donne un morceau exceptionnel de tension, qui se termine par des voix cuttées proprement sublimes quoique désespérées.
PHUTURE - GOT THE BUG (1988)
Nos coeurs ne vont pas pour autant plonger dans l'affliction, car l'acid garage connaît toutes les couleurs de la vie. En l'occurrence, celles chantées par Ten City sur leur classique "That's the Way Love Is", ici en version acid, flamboyante et pleine d'espoir. Le passage "houle d'émotion", j'espère d'ailleurs que vous m'en direz des nouvelles. Plus, on a là aussi des voix cuttées, mais évidemment cette fois-ci elles sonnent beaucoup plus uplifiting. J'espère que ça va vous remonter le moral.
TEN CITY - "THAT'S THE WAY LOVE IS (EXTENDED ACID MIX BY STEVE SILK HURLEY)" (1989)
Vous noterez la très camp mini-afro asymétrique de Byron Stingily, au centre. C'est lui le lead chanteur, au cas où vous ne le saviez pas.
PS : ne me demandez pas pourquoi il y a ce problème de taille de police, je n'en sais rien.
lundi 19 mai 2008
Acid garage
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jeudi 15 mai 2008
Pour toi Antoine le Romanesque
La tension règne sur Paris : Benjamin de Nouvelle Star, en bon enfant de la génération Jonasz/Jazz Mag, fait n'importe quoi avec Justice et le jury lui dit que c'est top groove, Robert Rauschenberg meurt, les ordres du jour du CA de Campus Paris se font toujours plus grisants, Out One pense qu'il y a 10 millions d'habitants en France, et au restau japonais ma belle-mère demande à la serveuse peu francophone si les calamars sont cuits "à la plancha".
Pour sortir de tout ça, que faire? Faire appel aux service de la HOUSE MUSIC. Oui, je pense qu'il faut s'élever. Pas forcément vers le Seigneur lui-même, mais juste chanter ensemble pour former une voix unique qui aille résonner de force dans les i-Pods de la génération plexiglass. Réunir une bonne fois pour toutes ces âmes vitrifiées, grâce à la house divine de Roman Anthony, homologue noir et américain de, vous l'aurez deviné, Antoine le Romanesque aka Telefuss.
ROMANTHONY - BRING U UP (1995)
Engineer : GOD
Chef-d'oeuvre total de construction et de feeling avec son beat ultra définitif, sa basse sobrement pute, ses claviers qui accompagnent littéralement la montée vers les cieux et, last but not least, l'irrésistible dialogue entre les voix solo et le choeur, ce track ne rend pas croyant mais il donne super envie de pratiquer, d'aller dans ces temples baptistes à l'arrache où se sont installés les Noirs protestants d'Île-de-France, qui ne sentaient pas hyper à l'aise dans les temples "officiels", où j'imagine que bon, on balance pas de la grosse house du New Jersey sur des sermons de Calvin (sauf ton respect, Jean). D'ailleurs j'ai lu qu'aux Etats-Unis la plupart des gens se disaient pratiquants (genre 96% de la population) alors que beaucoup, mais beaucoup moins se disaient clairement croyants. Les gens changent de culte quand ils déménagent, genre parce que le pasteur baptiste du coin a plus de flow que le prêtre catholique. C'est pas si mal, quand on y réfléchit. Ah, les States, toujours une longueur d'avance décidément!
Juste histoire de le signaler, il existe une version beaucoup plus connue de "Bring U Up" sur je ne sais plus quelle compilation (Respect? Glasgow Underground?), mais bref je la trouve 50 fois moins bien, ça sonne comme du Prince en mode comme j'aime pas, surproduit, funky sursignifié, je dis non.
A très vite !
;-)
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vendredi 9 mai 2008
Bab Lee - Tropical Mix (Sous les Cocotiers)
Three or four years ago, my best friend _____ took me and my girlfriend to this small squat place set up by Ivorian people on the east side of Paris (near Colonel-Fabien plaza, for those who know). We ate some brochettes and drank some cheap Heinekens. The «coupé-décalé» music they played was cool but maybe a bit too traditional for me, until I heard this uber-fantastic tune, cheesy-synth-driven and full of those ill percussion sounds, loosely but funkily programmed . The whole structure and attitude of the track sounded pretty un-African to me : slow build-ups, rocking synth riffs, and this hypnotic techno-ish groove ! Needless to say, it completely blew my mind.
I immediately tried to find out what it was, but the guys from the squat could just tell me it came from a cassette mix sent to them by people in Abidjan. I was devastated and tried to search the Web and some Afro record shops in Paris, but to no avail (« –You know this track that does “do-da-do-da-doooo-daahh” with this chord change and these techno-like sounds ? –No, but why don’t you just buy some of the coupé-décalé compilations we have here ? »). I finally had to give up the quest, quite saddened by this lost track affair. I ended up thinking I might have dreamt it or something.
Then in december 2006, ______ came by at my place one night and casually told me that he heard the track again and found out its ID. His Ivorian friend Armand had it on a compilation CD (I should’ve listened to what this record shop clerk told me !). The track had actually been an enormous hit in Abidjan and there was a video of it on Internet.
HALLELUJAH, like Kerri Chandler said (or had it said). I was feeling overexcited, and the tune was actually even better that I remembered. A true miracle : I was DOUX JÉSUS’d up.
So here’s the graal (clean audio version coming extremely soon).
The song is called « Tropical Mix (Sous les Cocotiers) », by Baboulax Lee, or Bab Lee, and was released on France by X-Pol Music. _____ even found me the contact of the label and I quickly met its CEO, Ephrem Youkpo, but that’s another story. Anyway, Bab Lee did another track called « Samuz », which is quite similar, except a bit more standard sounding, released on Uppercuts (Radioclit’s DJ Tron’s label). Since then, I discovered some other great coupé-décalé tracks that sound almost as hypnotic and strangely futuristic, like this instrumental tune by Kaysha – whose obviously coincidental title keeps fascinating me since I read it for the first time. If I have the time, I'll do a short post about this stuff, which can be really insane music-wise but also names-wise and culture-wise.
Hope you’ll enjoy this ! Roots and Future anyone ?
Oh and there's gonna be a great and funny interview of Babulax from my homie Voltask from CorporateBloggin. Coming extremely soon too. Maximum bisous to him.
And sorry for not posting for so long. I won't do it again.
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